
Dans ses célèbres Yoga-Sutras, Patanjali écrit que le yoga se décompose en huit branches distinctes : les yamas, les niyama, les asanas, le pranayama, prathyara, dharana, dhyana et le samadhi. Le pranayama est donc désigné comme étant la quatrième branche du yoga. Ce terme désigne toutes les techniques de contrôle de la respiration.
En sanskrit, « prana » revêt bien des significations, mais les plus courantes sont : « souffle », « respiration », « vie », « énergie » ou « force ». Ces différentes acceptions témoignent de l’importance que les Indiens accordent à la respiration comme principe de vie. Cela étant dit, il reste délicat de bien comprendre quelle réalité se cache derrière le prana. B.K.S. Iyengar écrivait :
« Il est aussi difficile d’expliquer Prana que d’expliquer Dieu. Prana est l’énergie qui pénètre l’univers à tous les niveaux. C’est l’énergie physique, mentale, intellectuelle, sexuelle, spirituelle et cosmique. Toutes les énergies vibratoires sont prana. (…) C’est le premier moteur de toute action » (1)
En définitive, le prana est un peu l’équivalent du Qi en médecine traditionnelle chinoise. La cosmologie chinoise considère le Qi comme l’origine de tout ce qui existe dans l’univers et participe à toutes les formes d’existence, à tous les mouvements et toutes les transformations du monde. Le Qi remplit donc tout l’espace de l’univers, il s’insinue dans chaque chose et chaque être vivant.
Là où est le Qi,
Là est la vie
La où le Qi circule,
les choses fonctionnent bien
dans l’harmonie, la vitalité et la paix (2).

Comme toute forme d’énergie, le prana est susceptible de s’épuiser. Il est donc essentiel d’apprendre à utiliser au mieux cette énergie afin de l’économiser. C’est un peu l’idée du pranayama : contrôler et canaliser notre énergie afin d’accroître la longévité de notre corps. On remarquera d’ailleurs que dans l’Inde ancienne, les yogis mesuraient la durée de vie en nombre de respirations. Ils recommandaient en effet de respirer comme si, à notre naissance, nous avions été crédités d’un certain nombre de respirations et que notre vie durerait jusqu’à épuisement de ce « capital ».
« Le corps est le support du yoga, mais son énergie n’est pas inépuisable et doit être ménagée; elle peut être entretenue en faisant appel à la force vitale universelle ». (3)
En outre, les yogis ont depuis longtemps mis en évidence le lien étroit entre respiration et mental. Une respiration apaisée et profonde a un impact direct sur notre état émotionnel. En ramenant le calme à l’intérieur du corps par la respiration, nous ramenons le calme à l’intérieur de notre esprit.

« Le souffle agit comme un pont pour le système nerveux. En explorant les pratiques pranayama, on peut noter à quel point il est connecté au mental. Juste comme la respiration varie en fonction de l’état d’esprit, l’état psychologique peut être modifié par les changements de la respiration. La respiration consciente apporte aux cellules oxygène et énergie, intensifiant l’ensemble des processus cellulaires. C’est simple : quand on respire bien, on se sent mieux. »(4)
Quelles sont donc les différentes techniques de pranayama ? Voici les plus connues :
* La respiration abdominale
La respiration abdominale est aussi appelée la respiration ventrale. Elle consiste à respirer avec le diaphragme. Le diaphragme est un petit muscle qui se situe sous nos poumons. A l’inspiration, ce muscle se resserre pour laisser plus de place aux poumons et à l’expiration, il comprime les poumons pour évacuer l’air. Cette respiration est très efficace pour apaiser l’esprit en cas de crise d’angoisse ou de choc émotionnel.
* La respiration complète ou yoguique
Ce pranayama combine trois respirations : la respiration abdominale, thoracique et claviculaire. Elle se décompose donc en trois temps. Sur l’inspiration, l’air monte du ventre jusqu’à la poitrine en passant par les côtes et sur l’expiration, l’air redescend progressivement de la poitrine jusqu’au nombril.
Cette respiration très simple à aborder peut faire une belle initiation au pranayama. L’attention portée aux trois zones du corps donne un bel ancrage. On en ressort à la fois apaisé et très concentré.
* Nadi Shodhana
D’après la médecine ayurvédique, les nadis sont de petits canaux énergétiques qui irriguent tout notre corps. Ils sont l’équivalent des méridiens de la médecine traditionnelle chinoise. Nadi Shodana, aussi appelée respiration alternée, équilibre le flux d’énergie entre le côté gauche et le côté droit du corps. Cette pratique consiste à respirer alternativement avec la narine gauche puis la narine droite, en bouchant tour à tour les narines. Il s’agit d’une très belle respiration accessible aux débutants qui permet de retrouver rapidement le calme. C’est aussi un pranayama qui peut être pratiqué pour préparer le mental à la méditation.

* Kapalabhati
Kapalabhati, aussi appelée respiration de Feu dans certaines régions d’Asie, est une respiration qui donne un regain d’énergie très puissant au corps. Elle peut être pratiquée en cas de fatigue, de sensation de léthargie ou de surcharge mentale.
Kapalabhati consiste à expirer en rafales brèves d’expulsions d’air forcées, chaque fois suivies d’une inspiration passive. Cette respiration permet d’inverser notre cycle respiratoire normal : habituellement, c’est en effet notre inspiration qui est active et notre respiration qui est passive.
* Bhastrika
Bhastrika ou respiration du Soufflet fait entrer et sortir en force l’air des poumons. L’air est aspiré et rejeté avec forme comme au moyen d’un soufflet. Cette respiration permet de tonifier les organes abdominaux et améliore la digestion.
Bhastrika et Kapalabhati ne sont pas des techniques de pranayama anodines. De fait, elles ne sont pas recommandées aux grands débutants en yoga ni aux femmes enceintes. Elles peuvent en effet créer de légères sensations de vertige ou d’euphorie.
* Viloma
« Loma » signifie « poil » en sanskrit; le suffixe « vi » désigne la séparation ou la négation. Viloma peut donc être traduit par « à rebrousse-poil » ou « contre l’ordre naturel des choses » (5). On comprend bien pourquoi : dans Viloma, l’inspiration et l’expiration sont entrecoupées de plusieurs rétentions de souffle.
Ce pranayama s’adresse aux débutants et peut être pratiqué en position allongée. Il développe la respiration consciente et la capacité d’utiliser pleinement les poumons. Cette respiration est donc à la fois très calmante pour le mental mais aussi revitalisante.

Vous l’aurez compris : il existe une multitude de techniques de pranayama. Ne sont évoquées ici que les plus connues. Bien sûr, les effets de ces techniques ne peuvent être appréciés après un seul essai. C’est par une pratique constante et régulière que vous pourrez développer votre capacité respiratoire et en ressentir les bénéfices.
Je vous souhaite une belle et douce pratique.
Namaste
Sources :
(1) B. K. S. Iyengar, Pranayama dipika, Lumière sur le Pranayama
(2) Ke Wen, Zhang Ming Liang, La Voix du calme
(3) Sri Aurobindo, Le guide du yoga
(4) Christina Brown, La Bible du yoga
(5) B. K. S. Iyengar, op. cit.
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