Voici un texte qui, je l’espère, vous inspirera pour votre prochaine méditation. Je l’ai écrit un matin après avoir médité.
Se concentrer sur sa respiration. Sentir combien elle est calme, tranquille, profonde.
Visualiser le souffle, le Prana qui entre par les narines et en ressort comme un flux de lumière.
Prêter attention à chaque bruit : dehors, la vie. Les voitures qui passent, une personne qui marche, un oiseau qui chante. Etre l’immobilité dans un tournoiement déjà intense.
Si les pensées sont là, gravitent, perturbent le moment, toujours revenir à la respiration. Sri Aurobindo a écrit :
« Si la difficulté pendant la méditation est l’intrusion de pensées de tout genre, ce n’est pas dû à des forces hostiles, mais à la nature ordinaire du mental humain. (…)
Il y a plusieurs façons de s’en débarrasser. Une d’elles est de regarder les pensées, mais sans les approuver, d’observer la nature du mental humain telle que ces pensées la révèlent et de les laisser s’épuiser jusqu’à ce qu’elles s’immobilisent »
Regarder ses pensées, en observateur neutre. Les textes traditionnels du yoga parlent du regard du « Témoin ». Posons sur nos pensées un regard de témoin silencieux.
Quelles sont-elles ?… Nous pensons à des personnes, des lieux, à notre travail, nos activités, Toutes ces pensées sont un bavardage incessant. Essayons de les regarder sans nous sentir concernés, laissons-les nous traverser et recentrons notre attention sur le plus important : la respiration.
Visualisons le Chakra du 3e Œil, entre nos deux sourcils. Sur l’inspire, l’air pur entre dans les narines et se fraye un chemin jusqu’à lui. Il est alors nourri d’air pur. Sur l’expire, le Chakra du 3e Oeil « se vide » de tout ce qui est négatif : colère, peur, anxiété, tristesse, ressentiment, culpabilité, regret,…
Répétons cette visualisation à plusieurs reprises, au rythme de la respiration. Si les pensées continuent leur bavardage, toujours nous efforcer de les laisser filer.
Imaginons le Chakra de la Gorge. Il se remplit et se vide au rythme de la respiration. Sur l’expire, ce Chakra se vide d’un nuage de couleurs ; ce nuage représente notre énergie de communication. Puisse ce nuage atteindre les personnes qui nous sont chères et que la communication avec elles devienne, peut-être, un peu plus fluide, un peu plus riche que d’habitude.
Imaginons le Chakra du Plexus solaire. Le lien avec les autres, l’amour, l’amitié. Inspirer, expirer.
Le rythme est toujours lent, mais l’esprit doit rester éveillé. Il saisit le moindre son, le moindre mouvement tout en demeurant imperturbable. Ainsi pouvons-nous sentir en nous la vérité des paroles de Sri Aurobindo : la méditation doit permettre de développer une « force tranquille, ferme et solide ».
Si nous sommes ancrés et stables en nous-mêmes, nous le serons avec les autres. L’art de la méditation est un outil de philanthropie : s’ouvrir à cet espace, si grand, celui de la méditation, pour s’ouvrir aux êtres qui nous entourent.
Habitons le silence qui nous entoure. Laissons-le pénétrer notre coeur de sa douce clarté, de sa limpidité. Pour Lao Tseu, le silence est « plein, vivant, exprime la totalité ». Le silence qui nous envahit est à la fois apaisant et régénérant.
Toujours le regard du Témoin, toujours la tranquillité d’esprit. Laissons les pensées s’envoler, ne nous y attachons pas. L’attachement crée l’aveuglement et, avec lui, l’erreur sur ce que nous voyons, ressentons, expérimentons.
A la fin de cette méditation, peut-être que notre mental se sera délesté de quelque fardeau invisible. Peut-être aurons-nous tout simplement réappris à respirer en conscience. Peut-être aurons-nous la sensation d’avoir réussi à saisir, même quelques brefs instants, ce qui est imperceptible.
Je vous souhaite une belle et douce pratique.
Namaste